Ka Po Chan de l’Institut Bouddhiste d’Hong Kong étudie le rôle de la méditation maternelle sur la santé du bébé avant et après sa naissance. Selon lui, la méditation a des effets positifs sur la santé de la mère et améliore la santé du bébé in et hors utéro.
Il a déjà été prouvé que la méditation est un excellent traitement complémentaire à de nombreuses maladies, mais très peu de recherches se sont intéressées au rôle de la méditation des mamans sur la santé des bébés.
Le développement fœtal est pourtant un sujet crucial. Beaucoup de recherches montrent à quel point l’environnement prénatal est déterminant pour le développement intellectuel, moteur, social et affectif de l’enfant. Les difficultés cognitives et comportementales de certains enfants sont en effet liées à des expositions fœtales néfastes pour son développement.
Concernant plus particulièrement les effets de la santé mentale maternelle sur le fœtus, Field (2011) a montré que les bébés de mères déprimées ont davantage de difficultés attentionnelles, émotionnelles et comportementales plus tard dans leur vie. Même s’il est difficile d’affirmer que la seule période fœtale est à l’origine des troubles, ces résultats restent intrigants. D’autres résultats soutiennent en effet l’idée que la santé des bébés dépend de l’environnement mental maternel. O’Connor et al. (2013) montrent que les bébés dont les mamans sont anxieuses pendant la grossesse présentent une plus faible immunité que les mères moins anxieuses.
Afin d’évaluer le rôle de la méditation sur la santé du bébé, Chan a suivi deux groupes de mamans enceintes. Soixante-quatre mamans ont été incluses dans un groupe suivant un programme de méditation. Elles ont ainsi participé à six séances de pratiques méditatives. Cinquante-neuf autres mamans ont été incluses dans un groupe contrôle. Ces mamans ont été suivies sans avoir accès au programme de pratiques méditatives.
Le poids du bébé, la maturité, le score d’Apgar (score permettant d’apprécier l’état du santé de bébé dans les minutes qui suivent sa naissance à partir de l’évaluation de cinq éléments qui sont le rythme cardiaque, la respiration, le tonus, la couleur de la peau et la réactivité) et le niveau de cortisol (hormone intervenant dans la gestion du stress) présent dans le sang du cordon ont été évalués au moment de la naissance. Durant les 5 premiers mois après la naissance, les chercheurs ont mesuré le niveau de cortisol présent dans la salive du bébé et ont demandé aux mamans de remplir un questionnaire sur le tempérament de l’enfant.
Ka Po Chan a trouvé que le niveau de cortisol dans le sang du cordon était moins élevé dans le groupe de mamans ayant suivi le programme de méditation. Ces résultats suggèrent ainsi que les fœtus vivaient dans un environnement maternel moins stressant et ont eu un meilleur vécu au cours de l’accouchement. En outre, les bébés du groupe de mamans ayant pratiqué la méditation ont un meilleur tempérament, notamment en ce qui concerne la bonne humeur, plus grande chez ces bébés et une plus grande aptitude à s’engager vers les objets et les gens. En revanche, les mesures du cortisol prises après la naissance ne varient pas significativement entre les deux groupes.
En conclusion chères futures mamans, prenez soin de vous en apprenant à gérer votre stress et votre bébé ne pourra que s'en porter mieux!!! Partante pour un peu de méditation?!?
Référence principale : Chan, K. P. (2014). Prenatal meditation influences infant behaviors. Infant Behavior and Development, 37, 556-561.