« Un enfant convaincu de son incapacité à résoudre un problème ou à exécuter une action quelconque peut choisir l’abandon ou l’évitement. Il se prive alors d’occasions d’apprentissage et limite son propre développement.» (Vaillancourt & Bouffard, 2009)
Croire en ses compétences ou pas. Le sujet est majeur. Les représentations que l’enfant construit sur ses propres aptitudes à comprendre et à répondre à une consigne sont cruciales pour son développement. Les enfants qui croient en leur compétence sont plus motivés dans les apprentissages. D’autre part, la capacité à croire en soi prédit mieux la réussite de l’enfant que ses compétences réelles (Bandura, 1997; Boisvert, 2001).
L’illusion d’incompétence est caractérisée par "la présence d’un décalage négatif entre la perception que la personne a de sa compétence et sa compétence établie par une mesure objective."(Vaillancourt & Bouffard, 2009).
Les enfants qui se croient incompétents sont :
Elle se manifeste face à la résolution d’un problème ou dans la réalisation d’actions. L'illusion d'incompétence constitue un schéma de pensée particulier, conduisant notamment l'enfant à interpréter la réussite ou l'échec à un examen par des causes indépendantes de sa volonté. Ainsi déresponsabilisé, l’enfant en échec maintient une bonne image de soi; l'enfant qui réussit se prive au contraire d'un feed-back positif sur ses capacités. Aussi, ce schéma constitue un frein aux apprentissages.
A l'origine, le terme "schéma" ne définit pas les fonctionnements problématiques. Au contraire, les schémas servent de cadre de référence et facilitent la sélection, la différentiation et l’interprétation des informations. Ils sont adaptatifs et constituent des guides pour comprendre le monde qui nous entoure.
Dans le cas où l'enfant entretient un schéma dysfonctionnel d’illusion d’incompétence, réussir un devoir n'est pas envisageable, cela irait à l’encontre de son schéma de pensée. L'enfant trouve alors une raison extérieure à lui-même pour expliquer son succès (la facilité de la tâche par exemple, la chance, ou l’aide d’autrui, etc.) ou se place simplement dans le déni de la réussite.
Selon Beck (1967), les schémas sont associés à des croyances, à des attitudes, à des buts, à des valeurs et à des conceptions de soi. Les schémas sont dysfonctionnels lorsqu’ils entretiennent des émotions et des attitudes négatives sur soi, les autres et le monde. Beck et ses collègues (Power, Katz, McGuffin, Duggan, Lam & Beck, 1994) ont caractérisé différents types d’attitudes dysfonctionnelles vis-à-vis notamment 1) de l’expérience de réussite, 2) de la dépendance aux autres et 3) du sentiment d’omnipotence. Par exemple, un enfant pourrait penser qu'il doit réussir tout ce qu'il fait sinon il serait stupide, qu'il doit être aimé de tous et avoir tout prévu, tout compris pour être accepté.
Une fois élaborées, les attitudes dysfonctionnelles conduiraient la personne à commettre des erreurs systématiques d'interprétation dites aussi distorsions cognitives telles que :
Référence principale : Vaillancourt, M.-E., & Bouffart, T. (2009). Illusion d'incompétence, attitudes dysfonctionnelles et distorsions cognitives chez des élèves du primaire. Canadian Journal of Behavioural Science, 41 (3), 151-160.