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Pourquoi mon bébé me dit toujours non ?

Peut-être parce que je lui dis toujours non ?!? A quatre pattes ou droit dans ses baskets, bébé se déplace partout en un temps record. A peine le dos tourné, il part explorer le bac à douche encore humide, vider la poubelle, tester la texture de la terre de la plante verte ou la solidité de la télécommande, explorer la propreté de la litière du chat !

Bref, tous les parents de bébé de cet âge et les psychologues de l’enfant connaissent leur comportement d’explorations parfois épuisant mais nécessaire à leur bon développement.

Oui, bébé fait simplement son métier de bébé lorsqu’il mange les croquettes du chat ou lorsqu’il met ses doigts dans la prise. Tout est absolument sous contrôle du point de vue de bébé.

Cependant, c’est tout aussi naturellement que dans ces moments, vous vous entendez dire non pas là, non tu vas te faire mal, non c’est dangereux, non par-ci, non par-là. Autant de non qui font que bébé se met à chantonner « non, non, non, non », à dire « non » avec un air heureux en mangeant les croquettes du chat et recommence les mêmes bêtises.

A l’évidence, le Non de l’adulte n’a pas l’effet attendu et ne fait pas sens pour bébé. Entre le non qui est dit en rigolant, le non fâché, le non qui est dit dans la précipitation, le non d’avertissement, le non du danger, bébé se met à dire non en toute situation.

Il est temps de comprendre ce qu’il se passe dans la relation avec bébé !

Vous créez des oppositions au moment même où bébé fait son métier de bébé et part à la découverte du monde, des oppositions dont bébé ne peut pas en comprendre le sens conventionnel ni moral. Comprendre le sens des règles n'est pas évident et se construit progressivement durant toute l'enfance. On ne peut pas demander à un bébé de 13 mois de comprendre les interdits de la même manière qu'à un enfant de 3 - 4 ans ou de 6 - 7 ans. Ce que les bébés entre 12 et 18 mois peuvent comprendre en revanche, ce sont les émotions négatives provoquées par ses actions, restant inexpliquées, elles ne peuvent qu’engendrer la peur et le sentiment d’avoir été mauvais.

Le bébé est inséré dans un tissu interprétatif depuis le premier jour de sa vie : « Il sourit, c’est qu’il est heureux » « Il tend le bras, c’est qu’il veut attraper quelque chose ! » Nous prêtons à bébé des intentions, des croyances, des désirs lorsqu’il agit sur le monde. Ces cadres d’interprétation proposés par l’adulte mettent en forme sa propre conduite vis-à-vis d’autrui (dont il interprète à son tour la conduite). Si bébé est sans cesse réprimandé, si l’on prête à bébé de mauvaises intentions, il va interpréter que c’est un mauvais enfant, développer une mauvaise estime de lui et des schémas d’interactions avec autrui inadaptés.

Il est donc important de ne pas perdre patience, bébé ne veut pas de mal au chat, bébé ne veut pas non plus nous mettre en colère, il veut jouer !

Comment réagir avec bébé ?

  • Adapter son environnement de manière à ce qu’il soit le plus sécure et le moins propice aux bêtises, dans la mesure du possible ! Changer la plante verte de place, fermer la porte de la salle de bain…
  • Dire stop aux schémas d’oppositions ! Arrêter de dire non et choisir un mot bien moins ambigu, le mot Interdit ou Stop par exemple. Rappelez-vous que quand bébé tire la queue du chat, il n’a pas de mauvaise intention, il veut simplement l’explorer.
  • Arrêter le ton du reproche qui dit « tu n’écoutes jamais maman » « tu ne sais faire que des bêtises » et utiliser le ton impératif. C’est à travers le visage et les mots de l’adulte que le bébé va interpréter et prendre conscience de ses propres intentions. Ne lui laissez pas croire qu'il a de mauvaises intentions.
  • Aider verbalement et physiquement votre enfant à détourner son attention lorsqu’il est train d'expérimenter une bêtise.

Ceci dit, malgré tout, c’est normal de s’impatienter surtout après la dixième tentative de bébé de broyer la queue du chat, si c’est le cas, passez le relais.

Néanmoins, bébé doit apprendre qu’il ne peut pas jouer avec tout, la queue du chat par exemple ! Alors comment fait-on ? Le temps de lui poser des limites commence aussi maintenant. N’acceptez pas que bébé tire la queue du chat, mais aider bébé, montrer lui qu'il peut lui faire un câlin. En bref, ne soyez pas trop exigent, à cet âge il faut être présent et patient!

Audrey Barthélémy - Psychologue pour enfant et adolescent. Psychologue de la parentalité et de la périnatalité

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