Certains psychologues et psychiatres affirment que l’enfant, avant sa naissance, peut ressentir certaines émotions et possèderait déjà des sentiments, conscience et souvenirs. Tout ce qui peut arriver à ses parents et à lui-même pendant les 9 mois de la grossesse jouerait un rôle très important dans la formation et la structuration de la personnalité.
Certain psychologues (notamment Zazzo, 1974) pensent que l’attachement à la mère existe dès la vie intra-utérine. Par conséquent, de même que son alimentation, l’absorption de médicament ou d’alcool, les sentiments et les pensées de la mère agiraient sur l’enfant. Les chercheurs ne savent cependant pas à quel moment les cellules cérébrales sont capables de réagir à ce type de stimulation affective. Ainsi, certains pensent qu’il existe un semblant de conscience très précoce et ils renforcent ce postulat en arguant des avortements spontanés chez des femmes ne désirant pas d’enfants, comme si le fœtus percevait ce rejet. Il est évidemment extrêmement difficile de vérifier de telles théories…
Il est également très difficile de se forger une opinion sur les sensations de l’enfant in utéro, les affirmations étant souvent floues, peu étayées et contradictoires. Néanmoins, il est possible d’apprendre un comportement conditionné au fœtus ou de l’habituer à des sons ou à de la musique afin de l’apaiser.
Enfin, dans les années 1950, plusieurs chercheurs à travers le monde (par exemple Winnicott en Grande Bretagne, Sontag et Fodor aux Etats-Unis, Caruso et Schlinder en Autriche) ont acquis la certitude que les émotions de la mère se répercutaient sur le bébé qu’elle attendait. Quelques années plus tard (dans les années1970-1980), un grand nombre d’études a apporté la preuve physiologique que le fœtus était un être capable de réactions sensorielles, auditives et affectives. Ceci a donné lieu au développement d’une psychologie prénatale.
Ce texte est extrait du livre Psychologie du développement de Lucile Chanquoy et Isabelle Negro (2004), Editions Hachette Supérieur.